Persone: Émilie Dequenne, attrice

Emilie Dequenne

Élevée dans un milieu modeste, a priori loin du cinéma, Émilie Dequenne n’était pas prédestinée à être une star de cinéma mais le jeu l’a toujours intriguée. Elle suit des cours de théâtre quand les frères terribles du cinéma d’auteur belge Luc et Jean-Pierre Dardenne la repèrent. Ils ont enfin trouvé leur « Rosetta ». Elle vient toujours d’avoir 17 ans et tient le rôle qui va changer sa vie, avec le prix d’interprétation à Cannes en 1999.

Après « Rosetta », le cinéma français lui fait les yeux doux. Après avoir joué dans le western médiéval « Le Pacte des loups » de Christophe Gans, elle tient le rôle d’une femme de ménage qui séduit presque malgré elle un simple ingénieur du son, interprété par Jean-Pierre Bacri. Pour ce rôle, elle sera citée aux César dans la catégorie meilleur espoir féminin.

Émilie Dequenne a déjà une solide carrière derrière elle, quand elle accepte de tenir le rôle de Jeanne sous la direction d’André Téchiné. Son interprétation toute en douceur jette le trouble sur son personnage de mythomane, , jeune femme se disant victime d’une agression antisémite dans un train de banlieue mais qui a tout inventé. Face à elle, Michel Blanc et Catherine Deneuve.

C’est peut-être le réalisateur belge qui parle le mieux de la performance d’Émilie Dequenne, bouleversante en mère qui va commettre un quintuple infanticide. « Emilie. C’est difficile d’en parler. Quand vos acteurs kidnappent votre film, c’est que tout va bien. Sur la fameuse scène dans la voiture – la deuxième séquence que l’on avait écrite -, elle nous a bouleversés. Les actrices sont énigmatiques. C’était la sixième prise. Nous étions six dans la voiture et dès la deuxième, j’ai dit à Emilie « ça va, c’est formidable, on peut s’arrêter là ». Et elle m’a dit : « Non, non, non, continuons ». Toutes les prises étaient incroyables. C’est la séquence la plus belle que je n’ai jamais tournée. »

Un film méconnu à découvrir d’urgence. Une comédie romantique et sociale sur l’histoire d’amour impossible entre un professeur de philosophie et une coiffeuse dans les rues d’Arras. Émilie Dequenne y est telle que nous l’avons rencontrée : solaire, généreuse, souriante et d’une extraordinaire sensibilité.

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