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Entretien avec Alain de Benoist: OTAN, assimilation et Syrie

Deuxieme entretien avec Alain de Benoist sur quelque des plus importants faits de la politique nationale et internationale

di Emanuele G. - lunedì 12 aprile 2021 - 1622 letture

C’est dejà la deuxième fois que j’ai un entretien avec monsieur Alain de Benoist. Tout cela parce que je crois que monsieur de benoist represente une des voix les plus autonomes et libres en Europe où la pensée dominante est etre simplement pour l’Europe ou le contraire. C’est une erreur mortelle parce que l’Europe - vue la situation globale - a besoin d’un’autre vision et horizon. Une vision qui sache donner un nouveau élan au soit disant continent "phare de la civilisation" moderne. Maintenant la parole passe a monsieur de Benoist...

Selon le général Desport « L’OTAN est une menace pour l’Europe », pourquoi ?

« Créée à l’époque de la guerre froide, l’OTAN a perdu sa raison d’être lors de l’effondrement du système soviétique. Elle aurait donc dû disparaître en même temps que le Pacte de Varsovie. Au lieu de cela, elle s’est transformée en une grande coalition « occidentale », contrôlée et dirigée par les Américains, qui semble avoir désormais vocation à intervenir dans le monde entier. Elle représente une menace pour les Européens, d’abord parce qu’elle sert d’alibi à ceux qui se refusent à imaginer une défense européenne autonome, ensuite parce qu’elle entretient l’illusion « atlantiste » selon laquelle les intérêts européens et les intérêts américains sont les mêmes, ce qui est un non-sens géopolitique. »

Selon votre pensée l’assimilation est impossible… Pour quelles raisons ?

« En théorie, l’assimilation est une solution très sympathique. Elle n’a que le défaut d’être impossible, pour au moins deux raisons. La première est que toutes les institutions qui permettaient autrefois l’assimilation (l’école, l’armée, les Eglises, les partis ou les syndicats) sont aujourd’hui en crise. La seconde tient au volume de l’immigration. Il est tout à fait possible d’assimiler des individus ou des petits groupes, mais pas d’assimiler des communautés dès lors que celles-ci représentent plus du quart de la population globale. Pour qu’il y ait assimilation, il faut que les pouvoirs publics veuillent assimiler, et que les nouveaux venus en éprouvent eux-mêmes le désir. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le fait révélateur est que ce sont les plus jeunes générations issues de l’immigration, celles qui sont nées sur le sol français et possèdent la nationalité française, qui se sentent les plus étrangères (et souvent les plus hostiles) au pays dans lequel elles vivent. »

Quel est votre jugement sur la droite en Europe… Je crois qu’il faut aller outre la droite classique et le populisme…

« J’ai du mal à répondre à cette question, car je ne sais pas du tout ce que vous appelez « la droite ». Historiquement parlant, il y a toujours eu plusieurs droites et les politologues ne sont jamais parvenus à leur trouver un dénominateur commun susceptible de faire l’unanimité. Le populisme, par ailleurs, n’est pas intrinsèquement de droite : il y a des populismes de droite et de gauche. La raison en est qu’il n’y a pas d’idéologie populiste, mais seulement un style populiste (qui peut se combiner avec les idéologies les plus différentes). Le clivage droite-gauche perd aujourd’hui toute signification, en particulier auprès des jeunes. Les grands débats qui ont traversé la société depuis vingt ou trente ans ont révélé des clivages nouveaux, qui ne correspondent plus au clivage droite-gauche. Ce dernier correspondait à un axe horizontal de la vie politique, avec un curseur oscillant de droite à gauche au fil des élections. Cet axe horizontal est aujourd’hui remplacé par un axe vertical opposant le « haut » et le « bas », les classes populaires associées aux classes moyennes en voie de déclassement aux oligarchies politiques, médiatiques et financières qui se sont coupées du peuple. C’est là le clivage le plus fondamental, qui est aussi celui qui oppose les « somewhere » et les « anywhere », pour reprendre les termes de David Goodhart. »

Sur quels principes on peut batir une droite capable de donner une secousse a l’Europe ?

«  Ce ne sont jamais des principes, mais des forces associées à des principes, qui peuvent donner les « secousses » dont vous parlez. Le premier effort devrait être d’inciter l’Europe à prendre conscience de son identité, laquelle ne se réduit pas à d’improbables « valeurs universelles ». L’Union européenne, d’autre part, n’a jamais conçu l’Europe autrement que comme un grand marché, alors qu’elle aurait dû œuvrer à la mise en place d’une Europe-puissance autonome, solidaire d’un grand bloc continental eurasiatique. Nous en sommes plus loin que jamais. »

Le défit est toujours entre « l’Europe bureaucratique de Bruxelles » et « l’Europe des peuples », comment sortir de ce cul de sac ?

«  On ne peut en sortir qu’en réaffirmant le principe démocratique de la souveraineté populaire. Soit c’est le peuple qui décide, parce qu’il possède le pouvoir constituant, soit ce sont les bureaucrates et les experts de Bruxelles, qui sont tous acquis aux principes libéraux hérités de la philosophie des Lumières. Rétablir la souveraineté du peuple équivaudrait aussi à rétablir le primat du politique, aujourd’hui menacé par le gouvernement des juges, la morale de l’idéologie des droits de l’homme et la conception « technicienne » du pouvoir, qui considère que les problèmes politiques sont en dernière analyse des problèmes techniques pour lesquels il n’existe qu’une seule solution rationnelle optimale (ce qui revient à substituer l’administration des choses au gouvernement des hommes). »

La Syrie représente la défait du monde entier, comment pouvoir donner un espoir a ce peuple ?

«  La meilleure façon de redonner de l’espoir au peuple syrien serait déjà de cesser de soutenir ses adversaires islamistes, de lever les sanctions décrétées contre la Syrie et de rétablir avec ce pays des relations diplomatiques normales. »

La guerre commerciale entre les Etats-Units et la Chine n’est pas seulement commerciale, qu’est-ce qu’il en jeu vraiment ?

« Ce qui est en jeu, c’est tout simplement la mise en place d’un nouveau « Nomos de la Terre » (Carl Schmitt). Il s’agit de savoir si la puissance montante de la Chine l’emportera sur la puissance déclinante des Etats-Unis. Bien au-delà d’une simple guerre commerciale, il s’agit d’une guerre pour l’hégémonie mondiale. On ne peut exclure qu’à moyen ou long terme, cette guerre prenne la forme d’un conflit armé. »

La pandémie peut etre considérer comme un acteur géopolitique ?

«  On peut le dire dans la mesure où cette crise sanitaire a révélé l’incapacité de l’Union européenne à faire face à l’épidémie. Tous les pays ont réagi dans la seule perspective nationale, ce qui peut d’ailleurs se comprendre, puisqu’il y avait urgence et qu’une concertation était impossible. La Grande-Bretagne ayant quitté l’Union européenne, on a également constaté qu’aucun pays européen n’était capable de produire un vaccin, et que pour tout ce qui concerne la santé l’Europe se trouve désormais dans une situation de dépendance vis-à-vis de l’extérieur qui la dépossède encore un peu plus de sa souveraineté. La crise sanitaire, de ce point de vue, possède bel et bien une dimension géopolitique. »

La France est gouvernée par les médiocres – voir Macron – et pourtant notre France aurait besoin d’une classe politique qui sache donner une vision au pays… Quelle est votre vision de la France ?

«  La France est aujourd’hui sur une pente descendante. Il n’est pas exagéré de parler de décadence quand on voit l’état du système de santé, l’effondrement des écoles, l’usure des institutions, la médiocrité de la classe politique, le surendettement, la désindustrialisation, les effets délétères d’une immigration incontrôlée, l’augmentation constante de la précarité sociale et du chômage. L’époque de transition que nous vivons est aussi une époque de crise généralisée. On peut évidemment avoir une autre « vision » de la France (l’histoire est toujours ouverte), mais elle ne peut actuellement relever que du wishful thinking. »

La situation en général est assez critique partout… Il faut etre pessimiste, optimiste ou réaliste ?

« Georges Bernanos disait que les optimistes sont des imbéciles heureux, et les pessimistes des imbéciles malheureux. Il faut évidemment choisir le réalisme. »

- Premier entretien avec Alain de Benoist: Europe, populisme, souverainisme et mondialisation: les enjeux des temps modernes

- Site d’Alain de Benoist: Les amis de Alain de Benoist

- La photo a eté donnée par monsieur Alain de Benoist


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